Source text in Arabic | Translation by Rouba Hassan Pilartz (#25715) — Winner |
استيقظت في فجر هذا اليوم على صوت هرة تموء بجانب فراشي وتتمسح بي, وتلح في ذلك إلحاحا غريبا, فرابني أمرها وأهمني همها, وقلت: لعلها جائعة فنهضت وأحضرت لها طعاما فعافته وانصرفت عنه, فقلت: لعلها ظمآنة فأرشدتها إلى الماء فلم تحفل به, وأنشأت تنظر إلي نظرات تنطق بما تشتمل عليه نفسها من الآلام والأحزان, فأثر في نفسي منظرها تأثيرا شديدا حتى تمنيت أن لو كنت سليمان، أفهم لغة الحيوان؛ لأعرف حاجتها وأفرج كربتها، وكان باب الغرفة مقفلا فرأيت أنها تطيل النظر إليه وتتلصق بي كلما رأتني أتجه إليه, فأدركت غرضها وعرفت أنها تريد أن أفتح لها الباب، فأسرعت بفتحه فما وقع نظرها على الفضاء، ورأت وجه السماء، حتى استحالت حالتها من حزن وهم إلى غبطة وسرور وانطلقت تعدو في سبيلها، فعدت إلى فراشي وأسلمت رأسي إلى يدي وأنشأت أفكر في أمر هذه الهرة وأعجبت لشأنها وأقول: ليت شعري هل تفهم الهرة معنى الحرية, فهي تحزن لفقدانها وتفرح بلقياها، أجل؛ إنها تفهم معنى الحرية حق الفهم، وما كان حزنها وبكاؤها وإمساكها عن الطعام والشراب إلا من أجلها، وما كان تضرعها ورجاؤها وتمسحها وإلحاحها إلا سعيا وراء بلوغها. | Je fus réveillé à l’aube par les miaulements d’une chatte qui se tenait près de mon lit. Elle se frottait contre moi avec une étrange insistance. Intrigué et préoccupé par son cas, je me dis qu’elle avait peut-être faim. Je me levais et lui apportais de quoi manger mais elle s’en détourna. « Elle a peut-être soif », me dis-je alors. Je lui montrais l’eau mais elle l’ignora. Elle me regardait, et ses regards exprimaient toute la douleur et la détresse de son âme. Je fus tellement ému, que j’aurais voulu être Salomon, capable de comprendre le langage des animaux, pour deviner ses besoins et soulager sa peine. La porte de la pièce était fermée. Je remarquais qu’elle la regardait fixement ; se collant à moi, chaque fois que je me dirigeais dans sa direction. Je compris alors : elle voulait que je lui ouvre la porte. Je le fis sans tarder. Dès qu’elle aperçut l’extérieur et qu’elle vit le ciel, douleur et détresse firent place à la joie et à l’allégresse. Elle s’élança vers sa route. Je retournai dans mon lit, la tête reposant sur ma main je pensai à cette chatte, fasciné : comprend-elle le sens de la liberté de telle sorte qu’elle se désole de la perdre et se réjouit de la retrouver ? Oui, elle comprend pleinement le sens de la liberté. C’est au nom de la liberté qu’elle cessa de boire et de manger ; et si elle m’implorait se frottant, insistante, contre moi ce n’était que pour l’atteindre. |